La Chapelle Jésuite

 

(Texte de Guy MOREL, Architecte DPLG, ancien élève du Lycée)

 

AVANT LA GRANDE CHAPELLE

 

Les jésuites appelés par le Cardinal François de Tournon, à diriger le collège créé en 1536, en avait accepté la propriété en 1561.

 
La construction d’une chapelle par Claude de la Tour-Turenne, comtesse de Tournon, avait été autorisée à proximité dès 1559. L’édifice ne fut consacré qu’en 1570 et emporté par une violente crue du Rhône en décembre de la même année.

 
Les Jésuites obtinrent alors l’autorisation de développer l’oratoire qu’ils avaient aménagé à rez de chaussée, oratoire qui reçut la sépulture provisoire du Cardinal en 1573. Cette chapelle, consacrée en 1577, moins vaste que le projet initial, ne pouvait recevoir tous les fidèles qui se pressaient lors des sermons  de Pères Jésuites.
 
Les bâtiments du collège construits de 1548 à 1552 en quatre corps de logis autour d’une cour, ne répondaient pas aux directives émises par Rome, c’est-à-dire la séparation des trois fonctions : enseignement, religion, hébergement des régents. Un cinquième corps, destiné à ces derniers, fut créé autour d’une  «cour-Jardin » et la position d’une future chapelle déterminée au sud par une galerie sur deux niveaux. Il s’agit actuellement du début du « grand couloir » et à l’étage de la galerie des Tapisseries, accessibles depuis le grand bâtiment.
 
 

UN PROJET DE CHAPELLE

 
L’attentat de Jean Châtel contre Henri IV en 1594 avait entraîné le bannissement de Jésuites, sanction refusée par le Parlement de Toulouse dont dépendait le Vivarais. Les religieux lyonnais, et en particulier E. MARTELLANGE, avaient trouvé refuge dans les établissements de la province où ce dernier va commencer à exercer ses talents de bâtisseurs ( Avignon, Lyon……) et recevoir le titre d’Architecte Général de l’Ordre en 1603. Il conçoit un plan-type de chapelle, l’utilise au Puy en 1605, puis pour d’autres établissements à Carpentras, Moulins, …
 
Le Père Edmond Moreau, disciple de Martellange et passionné de construction (il sera « praefectus fabricae »), est nommé régent au Puy (1598-1601), puis à Dôle (1601-1603), et ensuite à Tournon de 1603 à 1605. Apporte-t-il avec lui le plan de la chapelle ? un plan dessiné par son maître ?  recopié par lui-même ?
 
Just-Louis I, comte de Tournon, par un acte du 2 octobre 1606, promet de construire une chapelle dont il donne les cotes. Celles-ci correspondent à la chapelle actuelle. Si le plan lui-même ne nous est pas parvenu, une coupe transversale vers le chœur, conservée au Cabinet des Estampes, est le reflet de la réalisation tournonaise ( MOISY, planche XVI A – voir croquis ci-dessous). Cette coupe n'est malheureusement
ni signée, ni datée

Sur la gauche, la galerie sur la cour-jardin et son étage laissent entrevoir la toiture en retour du bâtiment des régents mais la façade n'est pas représentée au-delà. La grande nef et les chapelles latérales sont couvertes par des voûtes d'arêtes. La corniche supérieure repose sur mordillons et tourne autour du chœur. Les fenêtres d'éclairement s'ouvrent au-dessus du toi à faible pente des bas-côtés. Même les passages entre les chapelles sont indiqués. l'ensemble est conforme à la construction réalisée.
 
 

L' IMPLANTATION DE LA CHAPELLE

 
Le projet de construction du bâtiment réservé aux Jésuites ayant défini la position de la chapelle future, les consuls de la ville vont céder, dès le 17 mars1602, une parcelle libre. Les Jésuites, dont l'Ordre a été rétabli en 1603, prêtent serment de fidélité au roi en 1604. Dès lors, ils vont poursuivre les acquisitions de maisons à l'extrémité de la rue de la Théolière.
Mais les remparts sont là, réduisant l'espace; le terrain d'assiette est trop exigu. La longueur de cette chapelle projetée ne permet pas son implantation à l'abri des remparts. Elle ne sera pas construite lors des travaux du bâtiment des régents et seule une galerie fermera au sud la cour-jardin de celui-ci, déterminant la volonté d'implantation du lieu de culte futur.
Le comte Just-Louis I  étant décédé en 1617, son fils Just-Henri va lui succéder jusqu'en 1643, période où sévissent guerres du règne de Louis XIII et peste en Vivarais. Après la mort de Just-Louis II à la bataille de Philipsbourg, la maison de Tournon passe aux Levis-Ventadour qui  ne résident pas à Tournon. Le projet de la chapelle n'est toutefois pas abandonné. Les Jésuites échangent, en juin 1662 une maison contre celle du séminaire de Broé, rue de la Théolière, pour élargir la parcelle. Un nouveau plan de chapelle en croix grecque est établi par Etienne Martellange, décédé en 1641. (MOISY planches XLIII A et  XXXIV A - voir croquis)

 

Est-ce le plan adopté, le 12 juin 1672, par le Conseil de la Ville de Tournon réuni sur place pour l'implantation ?
Le terrain se révèle encore trop petit, le chevet devra s'appuyer sur les fortifications. Avec l'autorisation du Comte de Tournon, les maçons ouvrent les tranchées d'assise au printemps 1673, effondrant les remparts. Le Conseil à nouveau réuni, il est décidé de les abattre, aux frais des Jésuites, jusqu'à  La Porte des Mauves et de les reconstruire solidement en laissant un espace suffisant pour l'église telle que la souhaitent les Jésuites, suivant le plan-type connu depuis 1606. Le 10 août, le Comte de Tournon donne son accord à cette proposition. L'évêque de Valence pose la première pierre de la chapelle au son des canons du château, cela pour le plus grand plaisir des religieux. Enfin ils pourront bientôt avoir une grande et belle église, ils pourront l'ouvrir aux fidèles de la ville et aux élèves du collège.
 
 

 BÂTIR UNE CHAPELLE

 
Au printemps 1673, les fondations de la chapelle exécutées par un maître-maçon de Valence, les mur et piliers sont commencés par un maçon de Romans dont les prix sont jugés excessifs par le syndic. Il fera poursuivre les travaux par un troisième maçon. Mais la construction est très souvent interrompue par les batailles entre catholiques et protestants, les famines et la peste en Vivarais. Il est, de plus,  nécessaire de construire les nouveaux remparts jusqu'à la Porte de Mauves, ouvrages indispensables à la sécurité de la ville. 
Les affectent le Vivarais; les troupes royales dépêchées apportent avec elles la peste qui décime la population. Les semailles ne peuvent pas toujours être faites, les Camisards protestants sont pourchassés par les DragonsDevant tant de misère, les Jésuites du Collège parcourent la campagne, manifestent leur soutien par des aumônes et la prière. Négligeant les travaux de la chapelle, ils vont confier la poursuite de sa construction à Henri du Bœuf,  frère cordelier, architecte, suivant les plans établis.
Murs et piliers s'élèvent rapidement, les voûtes de la grande nef prennent forme; la toiture est posée en 1707, tandis qu'à l'intérieur l'aménagement du cœur permet les premières célébrations du culte. Les tribunes sont achevées en 1711, les dallages, balustrades et le clocher en 1713, sous la direction de Mr Dumaine.
Le formidable incendie du 3 avril 1714 qui détruit le collège, n'atteint pas la chapelle dans laquelle sont accrochés tableaux, tapisserie......
Elle est consacrée le 26 octobre 1714. Le 19 décembre 1720, la sépulture du Cardinal, aménagée, provisoirement dans le premier bâtiment, est désormais réalisée dans la grande chapelle du collège, selon les vœux de François de TournonPar la suite, d'autres religieux sont inhumés auprès du fondateur du collège mais la Révolution française fait disparaître toute trace de ces tombeaux.

Le maître-autel, lieu où se trouva pour un temps la sépulture du Cardinal - A gauche au premier étage, la tribune réservée aux régent du collège

 
 

 L' ARCHITECTURE DE LA CHAPELLE

 
La chapelle du collège Jésuite de Tournon apparaît  très simple, presque rudimentaire  " sans luxe ni extraordinaire ", dans la tradition de la règle jésuite de pauvreté à observer.
 

Plan actuel    A : Maître-autel   -   B et C : Chapelles classées   -   D : Chapelle de St François-Régis   -   E : accès extérieur des fidèles  

le sur le plan indique l'accès par le grand couloir

 
Bien qu'elle ait été construite à la fin du 17ème siècle, son parti architectural de nef unique à chapelles latérales est plus proche des réalisations du début du siècle inspirées souvent du Gesù à Rome (sans les décors rapportés). La proposition de sa nef, un sur deux, est conforme au schéma de Martellange. La nef elle même est fermée par un chœur à abside semi-circulaire, avec sacristie sur les côtés, l'une d'elles éclairée en second jour sur la galerie construite en 1602. Le Maître-autel n'est pas accolé au mur du fond mais laisse un passage de circulation entre les sacristies. Au-dessus de celles-ci, en demi niveau sous les tribunes on été aménagés les oratoires destinés aux pères avec accès par un petit escalier en bois.

La chaire

 
De chaque côté de la nef, logées entre les murs contreforts percés d'un étroit passage, ont été créées deux petites chapelles entre un faux transept côté chœur et un espace  non aménagé avec porte latérale extérieure,, peut être réservé  aux confessionnaux. Aucun escalier n'a été réalisé dans les bas-côtés pour rejoindre les tribunes qui sont seulement accessibles par la galerie du premier étage du bâtiment des régents (1603). La tribune de droite se rejoint par le jubé couvrant l'entrée et sur est placé un petit orgue.
 

 

 

 
 

( Photos PM sauvaget)

 

 

 
La nef, couverte par voûtes d'arêtes, permet ainsi la création de grandes fenêtres par-dessus les toits couvrant les bas-côtés. La poussée est reprise par des murs extérieurs terminés en accolade. Un entablement avec frise, triglyphes et métopes non décorées, ceinture la nef et le chœur, au sommet de hauts pilastres doriques. Les tribunes reposent également sur voûtes d'arêtes avec, en façade, un bel arc en pierre appareillées, qui s'appuie sur pilastres doriques avec un garde-corps ouvragé en pierre. les sols de la chapelle sont en dalles de pierre,, malheureusement recouvertes à rez-de-chaussée par un revêtement asphalté exécuté en 1934 lors de la restauration générale de l'édifice
 
 

 LA  FACADE DE LA CHAPELLE

 
 

 
Coupe  transversale façade ouest
 
La façade de la chapelle s'élève perpendiculairement à celle du collège dans le jardin aménagé en 1870. Sa composition apparaît assez lourde malgré la superposition de deux ordres classiques, dorique et composite dans la partie centrale.
Cet ensemble est plus large que la nef, ce qui vo imposer la création d'un attique débordant sur les accolades des contreforts extérieurs au-dessus des bas-côtés. La hauteur de l'édifice a contraint déposer les colonnes sur de hauts stylobates. Hormis la corniche dorique s'amortissant sur l'angle de la chapelle, aucun élément décoratif ne rattache les bas-côtés au décor central. Au dessus de l'attique, un pignon rectangulaire à fronton triangulaire cache le toit de la nef. Il comporte une fenêtre double sans destination apparente.

La travée centrale, volontairement étroite, encadre l'entrée en plein cintre avec magnifique porte à panneaux bois. Un décor sculpté dans la pierre rappelle aux fidèles la lumière apportée par la foi chrétienne. Deux niches vides accompagnent latéralement la composition. A l'étage, une vierge à l'Enfant est placée dans une étroite niche au-dessus de laquelle un grand oculus donne la lumière. Au niveau des tribunes, deux ouvertures d'éclairage sont posées directement sur la corniche.

 

 

 

Façade  :  partie haute et entrée ( Photos PM sauvaget)

Détail de la façade : Vierge à l'Enfant

 
L'ensemble de cette façade est rapporté et non composée avec bâtiment. Son architecture paraît bien avoir été conçue à la même époque que la coupe transversale qui est parvenue jusqu'à nous.
 
Mais est-elle d'Etienne MARTELLANGE ?
 
 

La Chapelle du lycée  Gabriel FAURE

 
.
Les travaux de construction ont duré de 1673 à 1720. Les plans ont été dessinés par l'architecte lyonnais Etienne
MARTELLANGE.
Etienne MARTELLANGE, né à Lyon en 1569 où son père était artiste peintre, part à 17 ans à Rome avec François Stella, étudier l'architecture antique. Admis à la Compagnie de Jésus d'Avignon en 1590, il prononcera ses vœux  en 1603, année où il prendra le titre d'Architecte Général de l'Ordre pour les provinces de Lyon, Toulouse et Paris. Il commence alors sa grande carrière de Maître d'œuvre dans la région. A partir de 1620, il quitte définitivement Lyon,  s'installe à Paris vers 1630 où il décède en 1641.
Le cinquième corps de bâtiment du collège, construit en 10602-1603, détermine la position de la future chapelle. A cette époque Martellange est peintre au collège des jésuites d'Avignon, de 1601 à 1602. Est-ce sa seule activité ? il établit certainement des plans car l'année suivante, il est nommé Architecte Général. 0t Tournon n'est pas très éloigné d' Avignon. Ne fallait-il pas une profonde réflexion pour implanter dans un site aussi exigu, entre Rhône,
remparts et ville, à la suite d'un grand bâtiment fonctionnant depuis des décennies, les locaux indispensables aux régents et une chapelle de grande capacité, cela dans une implantation totalement différente du plan-type des collèges jésuites où enseignement et lieu de vie des régents sont de part et d'autre du lieu de culte ?   
Les Jésuites du collège obtiennent alors l'autorisation de reconstruire les remparts à une distance suffisante pour que soir repris le plan projeté initialement, ce plan à nef unique avec deux chapelles latérales reliées par un petit passage, conçu par Martellange et largement utilisé par lui depuis 1605 au Puy, parfois avec des variantes de détail. Ce projet, dont il ne reste que la coupe dessinée, qui a fait dire que Martellange, bien que décédé en 1641, est bien l'architecte de la chapelle édifiée de 1673 à 1714.

Intérieur de la nef : passages latéraux typiques du style jésuite. (Photo Lubac)

N'est-il pas également le concepteur du plan de masse du collège Jésuite mais aussi des bâtiments du cinquième corps destiné à la vie des régents qui, construit en 1602, a été démoli en 1850 pour permettre l'exécution de la digue de protection le long du Rhône ?
 
Avant la construction, financée par les Jésuites, de très longues tractations furent nécessaires pour acheter et revendre des terrains, raser de vieilles maisons et déplacer les remparts.
Les travaux furent très longs car ils furent souvent interrompus. En effet, avec les guerres de religion, les ouvriers étaient souvent réquisitionnés pour consolider les remparts de la ville.
 
1673  Pose de la première pierre.
1707  Pose de la balustrade du chœur, installation des degrés de l'autel et des dalles.
1713  Édification du clocher. Comme la chapelle est à peu près terminée, elle est ouverte au culte. 
1714  Les toiles du Capassin (Jean Capassin, peintre florentin du 16ème siècle, dont la carrière aurait commencé auprès du célèbre Raphaël, et qui avait été engagé par le cardinal François de Tournon lorsque ce dernier effectuait des missions diplomatiques à Rome pour le compte de François Ier puis d'Henri II) et les tapisseries (Aubusson et Flandres) sont abritées dans la chapelle, ce qui leur évite de disparaître dans l'incendie du Collège
1720  Les cendres du cardinal François II de Tournon sont déposées derrière l'autel.
   
La façade est de style "Jésuite classique" (classicisme). Elle est réalisée en molasse, ce qui lui confère sa couleur. Elle est très élégante avec ses Colonne dorique à la base, composites au sommet.
L'intérieur, d'une longueur totale de 26 mètres, est de style Renaissance. La grande nef est flanquée de chapelles et le tout est décoré en trompe l'œil, ce qui fait que l'on confond parfois ce style avec le baroque du XVIIIe siècle. Des galeries latérales courent au dessus des chapelles
.
L'acoustique est remarquable et met en valeur le son de l'orgue classique installé au XVIIIe siècle.
 

 

 

Le Lycée Gabriel Faure

Place Stéphane Mallarmé       07300 Tournon-sur-Rhône

 

Résumé d'un court article donné par Andrée Bernard en 1977.

Créé en 1536, le lycée de Tournon n'a jamais cessé d'être un établissement d'enseignement. Il fut fondé par François de Tournon, dont la famille était originaire de cette ville, cardinal de 47 ans, chargé de grandes missions par François 1er, pour répondre aux besoins de la bourgeoisie.
Ce fut d'abord un collège modeste, qui peu à peu étendit son enseignement pour devenir dès 1552 une université prospère. Michel de l'Hôpital en fait un grand éloge.
Les progrès rapides du protestantisme amènent le cardinal à prendre des mesures énergiques : la gestion de l'établissement est confiée, en 1561, à six pères jésuites, soldats du pape contre l'hérésie. En 1583, le collège compte 1500 élèves..........
 
 

 
 

CHRONOLOGIE

 
1536
Fondation du collège par le cardinal de Tournon [1489 - 1562].
La devise du collège est:
» Stet domus haec, formica maris dum strenua fluctus
Ebibat et totum testudo perambulet orbem «
» Que cette maison reste debout jusqu'à ce que la fourmi diligente ait bu les flots de la mer et que la tortue ait fait le tour du monde «.
François de Tournon, né à Tournon, cinquième enfant de Jacques II de Tournon et de Jeanne de Polignac, décide de doter sa ville natale d'un Collège dans lequel l'enseignement dispensé serait totalement gratuit:
"Maîtres et élèves devraient s'y adonner à l'étude de disciplines nouvelles tout en gardant la foi de leurs ancêtres".
 
1540
Election du Collège en Université.
Mais elle ne comporte pas de section de médecine, ni de jurisprudence.
 
1547
Mort du roi de France François 1er.
Le cardinal de Tournon qui avait joué le rôle de conseiller pour les affaires internationales après du roi et de participer à plusieurs conclaves.
Il décide alors de se consacrer au développement du Collège de Tournon, à la lutte contre la Réforme et à l'introduction des Jésuites en France.
 
1548
Le Collège de Tournon devient une université de philosophie et des sept Arts Libéraux.
Elle sera rapidement fréquentée par plus de deux mille étudiants, originaires de l'Europe entière.
Des presses universitaires éditent de nombreux ouvrages à l'intention de ces étudiants.
 
1548
Début de la construction du Collège autour de sa cour d'Honneur actuelle.
 
1552
Les Régents du Collège logent dans l'établissement.
 
1553
Fin de la construction du Collège.
 
6 janvier 1560
La Réforme est introduite dans le collège par un de ses trois Régents.
Pour lutter contre la progression de la Réforme en France et dans le Collège, le cardinal de Tournon décide de confier sa direction à la Congrégation de Jésus.
 
1562
Le Cardinal de Tournon instaure la gratuité de l'enseignement au Collège. Il lègue sa bibliothèque personnelle à l'établissement, dont des « incunables «.
Mort du cardinal.
 
1584
On enseigne la théologie.
 
1604
C'est l'apogée du Collège.
On y enseigne l'hébreu, le chaldéen pour les professeurs jésuites.
Les Carmes obtiennent l'autorisation d'ouvrir un noviciat à Tournon. Les novices sont instruits au Collège.
 
1626
Le collège abandonne ses activités d'université et redevient un simple collège.
 
1673
Les travaux de construction de la chapelle du lycée ont duré de 1673 à 1720. Les plans ont été dessinés par l'architecte lyonnais Martellenge.
 
1714
Incendie du Collège et de sa bibliothèque.
La plupart des livres ont brûlé ou disparu. Un nouveau fonds est constitué.
 
1763
A la suite de l'expulsion des Jésuites, les livres de la bibliothèque achetés à la suite de l'incendie sont vendus environ 4000 livres.
 
1776
Le collège passe aux mains des Oratoriens qui introduisent l'enseignement de l'histoire-géographie, celui des sciences exactes et des sciences d'observation, tout en donnant au français une plus grande place.
 
1777
Les Etats du Languedoc fondent une bibliothèque pour le Collège, dont les ouvrages portaient sur le plat une inscription latine destinée à rappeler cette décision.
 
1790
Pendant la révolution, un recensement des livres s'opère afin de vérifier s'il n'y a pas de livres subversifs. Les Oratoriens, très souples, gardent la direction du « Collège national républicain «.
La bibliothèque hérite d'ouvrages confiés par les couvents voisins (cf: les ex-libris de certains ouvrages: « ad usum capucinorum tournonensis conventus « ).
 
1820
Le Collège devenu Royal à la Restauration passe sous administration laïque.
 
1848
Le collège devient un Lycée.
 
1852
Avec le Second Empire, le lycée devient Lycée Impérial.
 
3 novembre 1863

Stéphane Mallarmé

Stéphane Mallarmé est nommé professeur au Lycée de Tournon, aujourd'hui Tournon-sur-Rhône. Il avait souhaité être nommé au Lycée de Saint-Quentin, dans l'Aisne, mais le ministère en a décidé autrement, pour son premier poste d'enseignant. Les jeunes époux, mariés le 10 août 1863, débarquent à Tain l'Hermitage en train le 6 décembre de cette même année et franchissent le Rhône pour s'installer à Tournon au 19 rue de Bourbon. Leur fille Geneviève y nait le 19 novembre 1864.

Mallarmé va vite prendre en grippe la cité ce « hideux trou de Tournon », où, jeune professeur, il est malmené par les élèves. Il cherche à s'évader dès qu'il le peut, ayant fait la connaissance des félibres par l'intermédiaire d'Emmanuel des Essarts : Mistral, Aubanel, Roumanille... Il s'évade en écrivant, travaillant sur Hérodiade, ou sur des poèmes en prose. Il débute à Tournon l'écriture du faune. Le couple et leur enfant s'installent en octobre 1865 au 2 allée du Château, où une plaque sera apposée en 1924. Les parents des élèves ne tardent pas à se plaindre de ce professeur bohème qui, lassé des chahuts, fait son courrier et compose ses poèmes en classe.

Mallarmé quitte Tournon fin 1866, nommé professeur au Lycée de Besançon.

 
1870
Création du jardin devant l'entrée principale et la chapelle.
Le Lycée Impérial conserve son appellation de Lycée.
 
1883
Au sud, le grand jardin potager est en grande partie acquis par la ville pour la construction d'un lycée de jeunes filles.
 
1888
Des livres sont emballés et emportés à Lyon. Alors que douze nouvelles caisses sont prêtes à être expédiées à l'Université de Lyon, la population tournonaise manifeste et empêche le transfert. Seuls 3000 ouvrages seraient partis, parmi les plus anciens. Ils dorment toujours dans les «réserves» de l'Université Jean-Moulin.
 
1963
Le lycée s'est agrandi au sud par la construction de deux nouveaux corps de bâtiments.
 
1965
Un gymnase de 800 m² est construit dans le parc du lycée.
 
1967
Le lycée prend le nom de Gabriel Faure, écrivain tournonais, inspecteur général des Beaux-arts.
 
1968
Le lycée devient Lycée d'Etat mixte polyvalent de second cycle.
 
1997 - 1998   L’action du Rotary Club de Saint-Péray/Tournon  sous les Présidence de Jean-Régis CHAZALLON ,  de Dominique FLORENTIN et  de Michel JABOULET
« Le projet de réhabiliter la chapelle a débuté il y a une dizaine d’années lorsque le Rotary St-Péray-Tournon a organisé une conférence donnée par Alice Saunier-Seïte, ancienne ministre mais surtout ancienne élève du lycée. Les bénéfices de cette action ont tout de suite été voués à la rénovation et la réouverture de la chapelle du lycée Gabriel Faure. » a rappelé Patrick Châteaux, le proviseur du lycée.
 
2008 - 2009
C’est un groupe d’amis, membres du Rotary Club St Peray/Tournon et anciens élèves du lycée, qui fonderont l’association de la chapelle du lycée Gabriel Faure. Ils arriveront à récolter 30 000 euros pour les travaux, complétés par 109 000 euros de la Région Rhône-Alpes, propriétaire du lycée.
 
2009
Restauration de l'intérieur de la chapelle du Lycée Gabriel Faure
 
3 septembre 2009
La chapelle du lycée Gabriel Faure a été inaugurée en grande pompe jeudi dernier par le président du conseil régional, Jean-Jacques Queyranne.
 
2009
La chapelle du lycée Gabriel Faure va accueillir des expositions et des concerts. Cette ancienne chapelle du lycée jésuite, laissée à l’abandon depuis que le lycée est devenu public, a été réhabilitée cet été pour en faire un lieu d’expositions et de concerts. Les travaux, accomplis en deux mois et demi, auront permis d’effacer les dégâts des gouttières et les traces d’humidité des voûtes, de mettre en place un éclairage adéquat, de créer des sorties de secours et des entrées pour les personnes à mobilité réduite, de refaire les vitraux. « Il reste maintenant à réaliser le traitement de l’humidité des murs, la réfection des sols, mais également la réhabilitation des fresques et tableaux, et l’installation du chauffage » dira Jean-Louis Roche, le président de l’association de la chapelle du lycée Gabriel Faure, qui fait appel aux mécènes pour financer les travaux à venir.
 
6 octobre 2009
Un Concert inaugural exceptionnel donné par , Bertrand di BETTINO ténor lyrique, lauréat du tremplin jeunes 2006, au piano Carel HOOG (membre du Rotary ST Péray/Tournon) admis au conservatoire d'Amsterdam et Christophe PETIT pianiste médaillé d'or à l'unanimité conservatoire de Versailles 1999.  Au programme :  Mélodies d'opéra italiens - Pièces pour piano 4 mains de Franz Schubert, Ferdinand Hérold, Giuseppe Verdi.........
 

 

La restauration des vitraux de la chapelle à été financée par le Rotary Club de Saint-Péray / Tournon    ( Photos PM sauvaget)

 

  Retour 

 

 

x

 

 

 

 

 

 

x